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N°22 | Janvier 2020

Sommaire

	En quoi consiste le groupe de réflexion Vidéo du CESP ? Quels sont les participants, les objectifs, les premiers résultats, etc ? La réponse de Dany Péria, Directrice de projets, Radio, Internet, Adverification, qui anime, aux côtés de Valérie Morrisson, Directrice Générale du CESP, ce groupe de réflexion travaillant sur un indicateur permettant de comparer les performances des campagnes TV et Vidéo en ligne. Lire l'article ⇾
	Didier Beauclair : « La transversalité de la mesure de l’audience des médias est un sujet important pour les annonceurs » Le directeur Efficacité et Transparence de l’Union des marques fait le point sur les attentes des annonceurs en matière de mesure transversale TV + vidéo digitale sur laquelle le marché réfléchit dans le cadre du groupe Vidéo du CESP. Il nous fait partager l’état d’avancement des travaux de la WFA auxquels il participe, la Fédération mondiale des annonceurs ayant relancé ce chantier, début 2019. Lire l'article ⇾
	Bertrand Krug : «  Les standards n’auront de valeur que s’ils sont partagés et appliqués » Le Directeur du département Internet de Médiamétrie fait le point sur la consommation et la mesure de la vidéo. Pour lui, le rôle fédérateur du CESP sur le marché doit permettre d’accélérer l’adoption de standards par l’ensemble de l’écosystème. Lire l'article ⇾
	Laurent Bliaut : « La mesure de la télévision française est déjà compliante » Pour le Directeur Général Adjoint de TF1 Publicité, il y a maintenant au sein du groupe de réflexion Vidéo du CESP, un consensus suffisant pour se donner des échéances sur la prise en compte de la visibilité, de la complétion et prendre de l’avance sur l’application des futurs standards du MRC. Explications… Lire l'article ⇾
	Véronique Viviano : « La notion commune de contact audiovisuel est le premier pas avant la mise en place d’une mesure cross-media » La directrice des études de FranceTV Publicité explique ses attentes à la fois « simples et complexes » par rapport au groupe de réflexion Vidéo du CESP et les enjeux de la mesure « Total Vidéo » pour la télévision publique. Lire l'article ⇾
	Tiphaine Goisbeault « Nous ne soutenons pas l’introduction de la durée dans la mesure du contact vidéo, telle qu’elle est proposée aujourd’hui par le MRC ». La Research Lead Europe du Sud de Google affirme l’importance pour l’entreprise de partager l’état des réflexions internationales et de connaître la position du marché français sur une mesure agrégée de la TV/Vidéo. Elle expose également la position de Google sur les nouveaux standards MRC. Si Google est en phase avec le passage dans la mesure du contact vidéo à 100 % de visibilité, elle est en désaccord sur la manière dont la durée de visionnage est prise en compte dans la prochaine norme cross-media. Lire l'article ⇾
	Raphaël Pivert : « S’assurer que les arbitrages budgétaires sont faits sans risque de dégrader la qualité d’exposition » Le Deputy Director Business Media Science de GroupM exprime ses attentes vis-à-vis du groupe Vidéo et expose les enjeux de la mesure cross-media pour les agences media. Lire l'article ⇾
	Deux nouveaux administrateurs pour le CESP Lionel Cler (M6 Publicité) et Laurent Broca (Havas Media) sont entrés au conseil d’administration du CESP. Lire l'article ⇾
	Sept nouveaux membres au Comité Scientifique du CESP Avner Ber-Hen (CNAM), Thomas Chaigneau (DBI – Groupe Havas Media), Christian Derquenne (EDF R&D), Anne-Marie Kalinka (AMNET -Dentsu Aegis Network), Philippe Nouchi (Publicis Média), Sébastien Lhote (Mindshare) et Thierry Vedel (CEVIPOF) ont rejoint le Comité Scientifique, lieu de discussion et d’évaluation de la qualité des mesures d’audience. Lire l'article ⇾
	A la découverte du site cesp.org : Le Lab Olivier Hays, Directeur Data Science du CESP, explicite les contenus du Lab – lieu d’échanges autour des thématiques scientifiques du CESP – qui propose notamment aux visiteurs un utilitaire pour calculer en ligne la taille des cibles. Lire l'article ⇾
	Les enjeux auxquels doivent faire face les études d’audience de la presse Ce thème a été développé le 13 septembre 2019 par la consultante Katherine Page lors de sa présentation à l’ASI - International Publishing & Data Conference. Patricia Schultz, Directrice de projets, Télévision, Presse, Communication extérieure du CESP en a fait la synthèse. Lire l'article ⇾
	Brèves Contrôle des outils et études du premier référentiel lancé par l'Union des marques ; Audit de l'étude ACPM ONE Next ; Intervention de Valérie Morrisson à la conférence TV et Vidéo de l'ASI (Prague) ; Missions en Russie, aux Philippines et en Inde. Lire les brèves ⇾

En quoi consiste le groupe de réflexion Vidéo du CESP ?

Quels sont les participants, les objectifs, les premiers résultats, etc ? La réponse de Dany Péria, Directrice de projets, Radio, Internet, Adverification, qui anime, aux côtés de Valérie Morrisson, Directrice Générale du CESP, ce groupe de réflexion travaillant sur un indicateur permettant de comparer les performances des campagnes TV et Vidéo en ligne.

Quel est l'objectif du groupe de réflexion vidéo ?

Dany Péria : L’objectif est de proposer un indicateur qui permette de comparer les performances des campagnes TV et Vidéo en ligne, en incluant les plateformes. La première réunion s’est tenue le 22 novembre 2017, le groupe s’étant réuni sept fois.

Qui participe à ses réunions ?

DP : À la base, des adhérents du CESP. Sont représentés les régies des chaînes de télévision, les principales plateformes vidéo, et de façon plus récente des éditeurs de presse qui proposent à leurs lecteurs des contenus audiovisuels. Participent également à ce groupe animé par le CESP, Médiamétrie, des annonceurs (P&G et l’Union des marques), des agences médias ainsi que l’IAB et le SRI. Tout l’écosystème est donc représenté au sein de ce groupe.

Que s’y passe-t-il ?

DP : La démarche du groupe de réflexion se situe en amont des décisions qui pourront être prises dans les comités audimétrie et Internet de Médiamétrie. Dans un premier temps, nous avons défini des points de convergence entre les différents acteurs et identifié le périmètre à prendre en compte, à la fois éditorial et publicitaire.
À date, les réflexions ont principalement couvert la dimension publicitaire, en retenant deux principes : repartir de la logique du GRP vidéo, le standard défini par Médiamétrie et le marché en 2015, et garantir un traitement équitable entre tous les acteurs. Dans cette optique, une partie de notre travail a consisté à mettre en place des tests, en collaboration avec IAS, Médiamétrie et les cinq agences participant au groupe de réflexion. Les objectifs de ces tests sont les suivants :

• Évaluer l’impact du calcul d’un taux d’exposition à partir de quartiles de visibilité comparé aux coefficients obtenus via la définition actuelle du GRP Vidéo ;
• Appliquer le calcul du taux d’exposition à partir de quartiles de visibilité sur les données YouTube et Facebook.

Enfin, les travaux menés par le groupe tiennent compte des initiatives internationales, notamment des nouveaux standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019. Pour s’inscrire dans la démarche internationale portée par la WFA (Fédération mondiale des annonceurs) avec son initiative « Cross Media Measurement », le CESP a par ailleurs rédigé une note de synthèse des échanges et conclusions du groupe de réflexion. Cette note permettra de porter un point de vue français auprès des différentes instances internationales – WFA, EGTA (association qui représente les intérêts des régies télé et radio ), participants du Video Audience Measurement Group (VAM) ou globales (Google, Facebook).

Vous parlez de données par quartile, de quoi s’agit-il ?

DP : Il s’agit des quartiles de visibilité sur la durée de la création. Le premier quartile de visibilité pour une campagne correspond au pourcentage d’impressions visibles de la création ayant atteint 25% de la durée de la création.

Quels sont les premiers résultats ?

DP : Les comparaisons menées à date sur une dizaine de campagnes montrent pour les régies TV des écarts limités entre le calcul du taux d’exposition par quartile et le calcul selon la méthode actuelle. Toutefois, l’analyse reste à conduire pour les autres régies avant de considérer que cette approche par quartiles constituerait une piste d’évolution du GRP Vidéo. L’idée, au bout de cet exercice est de calculer les taux d’exposition pour les plateformes, ce sera le thème de la prochaine réunion début février 2020.

Les nouvelles normes du MRC En septembre 2019, le MRC (Media Rating Council) a publié la version finale de ses standards cross-media. Concernant le format vidéo, ils confirment l’utilisation d’un seuil de 2 secondes en continu et de 100 % de visibilité (100 % des pixels de la création affichés) pour compter 1 impression lors d’une comparaison cross-media. La nouvelle norme prévoit aussi l’exclusion du SIVT (trafic invalide sophistiqué) en plus du GIVT, la granularité de la mesure à la seconde pour le digital et la télévision, le reporting de la visibilité au niveau de la création applicable dès aujourd’hui, ce qui offre la possibilité de calculer les impressions pondérées par la durée. A contrario, la normalisation des impressions par une durée de création standard* ne sera requise en métrique additionnelle qu’à partir de janvier 2021. * Appelée « Duration Weighted Viewable Impressions, weighted on a basis relative to creative length ».

Didier Beauclair : « La transversalité de la mesure de l’audience des médias est un sujet important pour les annonceurs »

Le directeur Efficacité et Transparence de l’Union des marques fait le point sur les attentes des annonceurs en matière de mesure transversale TV + vidéo digitale sur laquelle le marché réfléchit dans le cadre du groupe Vidéo du CESP. Il nous fait partager l’état d’avancement des travaux de la WFA auxquels il participe, la Fédération mondiale des annonceurs ayant relancé ce chantier, début 2019.

Le Forum du CESP : Pour quelles raisons l’Union des marques participe-t-elle au groupe de réflexion vidéo animé par le CESP ?

Didier Beauclair : La transversalité de la mesure de l’audience des médias est un sujet important pour les annonceurs. Historiquement, ce sujet a été posé depuis de nombreuses années par la WFA et relayé en France par l’UDA devenue l’Union des Marques.

Quelles ont été les grandes étapes de cette réflexion ?

DB : La première grande étape a été en 2005 lorsque la WFA avait initié –et je faisais partie du groupe de travail – « le blueprint for consumer-centric holistic measurement », un document qui proposait de manière peut-être un peu utopique comment répondre aux besoins de transversalité des annonceurs. On était en pleine période des études touch-points et autres initiatives transversales.
Le consommateur étant exposé à un nombre croissant de stimuli médias et de contacts avec les marques, il s’agissait de permettre à ces dernières de mieux analyser les complémentarités et les spécificités des médias pour renforcer l’efficacité des dispositifs de communication dans le cadre d’un budget donné. Et l’on comptait sur des outils single source pour recueillir la diversité des points de contacts auxquels le consommateur pouvait être exposé.
Ces réflexions ont abouti en France à l’étude Cross Médias de Médiamétrie en 2008 sur laquelle le marché a travaillé de façon assidue. Au cours des discussions, un écueil est apparu : l’hétérogénéité d’un média à l’autre des mesures d’audience et des définitions de ce qu’est un contact. Elle complexifie la création d’une mesure unique. Et si au début des années 2000, la vidéo digitale était embryonnaire, son importance n’a fait que croître depuis jusqu’à peser dans les investissements des annonceurs d’un poids équivalent à celui du display classique. Le fait que TV et vidéo soient devenus deux vecteurs majeurs en matière d’investissement pour les annonceurs rend d’autant plus important le besoin de créer des liens entre leurs mesures.

Vous rappeliez les grandes étapes historiques de la mesure. Entre 2008 et aujourd’hui, il y a eu le GRP vidéo qui permet de comparer des performances TV avec celles des campagnes video on line…

DB : En juin 2015, un groupe de travail animé par Médiamétrie et qui réunissait chaînes, plateformes, agences et annonceurs, avait abouti à une définition commune du GRP Vidéo. Il s’agissait de prendre en compte – à l’instar de la télévision– la durée pour calculer un contact vidéo digital jusqu’alors binaire et lié aux seules impressions servies.
Bien qu’il ait été à l’époque le résultat d’un consensus, le GRP vidéo s’est avéré assez peu utilisé parce que difficile à mettre en œuvre et le consensus entre tous s’est révélé fragile. Le groupe de travail créé depuis par le CESP pour réfléchir à nouveau tous ensemble sur ce sujet est essentiel.

Rappelez-nous quelles sont ces conventions en matière de contact TV et de contact Internet !

DB : Pour le contact TV, c’est la publicité en elle-même qui est prise en compte et l’audience d’un spot donné correspond à l’audience moyenne des spots diffusés dans l’écran, pondérée par sa durée.
Pour l’Internet l’approche binaire selon laquelle soit la publicité est servie et cela compte pour 1 contact, soit elle ne l’est pas et cela compte pour zéro n’est pas satisfaisante. Une publicité servie n’est pas forcément une publicité visible et a fortiori vue.

Quelles sont précisément les attentes de l’Union des marques par rapport au groupe de réflexion vidéo du CESP ?

DB : Nos attentes sont fortes. Il s’agit d’aboutir avec l’ensemble du marché à la création d’une unité de mesure transversale TV + vidéo digitale. L’intérêt du groupe de travail du CESP, c’est que l’ensemble des acteurs sont réunis autour de la table pour s’accorder sur la façon de mesurer le contact. Nous participons à la réflexion au sein du CESP en parallèle de celle relancée plus récemment par la WFA, après que le sujet ait été reexprimé au niveau international en janvier 2019, par Keith Weed, Directeur du marketing et des communications d’Unilever.

Justement, où en est la WFA dans sa propre réflexion sur la mesure cross média TV Vidéo ?

DB : Les travaux qui ont véritablement commencé à l’été 2019 ont pour objectif d’établir les principes d’une mesure cross-media, de promouvoir une meilleure cohérence de la mesure globale et de faciliter l’implémentation des différentes solutions au travers d’un consensus entre les différentes parties.
La WFA bâtit un cadre et des directions, à charge pour chaque marché local de mettre en place des actions et des solutions en fonction de ses réalités et en cohérence avec ce cadre global. D’ailleurs, tous les pays n’ont pas le niveau de sophistication des mesures TV ou Internet. Les deux médias ne sont pas partout mesurés de la même manière, ni avec le niveau de précision qui est celui de nos mesures en France.
Le calendrier fixé par la WFA qui consiste à aboutir à ce cadre au début 2020, me paraît très volontariste, le délai devenant très court pour réconcilier les positions de certaines catégories d’acteurs. Or, la mesure d’audience a deux dimensions essentielles : traduire au plus près la réalité des expositions au(x) média(s) dont on mesure l’audience et – c’est presque aussi important – être le fruit du consensus de l’ensemble des parties prenantes. La WFA a découpé ce grand chantier en quatre parties. Elles ont toutes leur lot de difficultés.

Quelles sont ces quatre parties ?

DB : Le chantier appelé « Pipework » traite de tous les sujets de méthode ; « Privacy » gère les enjeux de protection des données personnelles dans la mesure où l’approche proposée repose notamment sur des données livrées directement par les plateformes ; « Metrics & data », traite des conventions et enfin « Governance », cherche à établir les bases d’organisations durables et équilibrées pour gérer la mesure.

Que pensez-vous des standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019 ?

DB : D’un point de départ qui consistait à considérer qu’une impression servie correspondait à un contact délivré, le MRC a produit une première convention prenant en compte la visibilité. Ainsi, il a été admis – uniquement à titre de convention – qu’un contact correspondrait, pour une vidéo, à une visibilité minimum d’au moins 50 % de la surface pendant au moins 2 secondes. Cette convention a le mérite d’exister mais, reconnaissons-le, nous sommes là à la limite du subliminal !
De nombreux annonceurs travaillent sur des standards de complétion et de durée plus élevés ce qui n’a pas seulement des conséquences sur le médiaplanning. Plus on est exigeant sur la complétion et la visibilité, plus on réduit l’inventaire disponible et plus on apporte une contrainte et une complexité supplémentaires à la façon dont on achète l’espace, notamment en programmatique. Dans sa nouvelle norme, le MRC passe de 50 à 100 % de visibilité mais reste à 2 secondes. Il a fait un pas en avant mais il est très loin encore de ce qui va être le plus corrélé à l’efficacité, or plus on utilise des indicateurs décorrélés de l’efficacité que doit produire une campagne, moins les indicateurs sont pertinents.

Bertrand Krug : «  les standards n’auront de valeur que s’ils sont partagés et appliqués »

Le Directeur du département Internet de Médiamétrie fait le point sur la consommation et la mesure de la vidéo. Pour lui, le rôle fédérateur du CESP sur le marché doit permettre d’accélérer l’adoption de standards par l’ensemble de l’écosystème.

Le Forum du CESP : Avant toute chose, pouvez-vous nous faire un point sur les usages des Français en matière de consommation de la vidéo...

Bertrand Krug : Regarder des vidéos sur Internet est au cœur des usages Internet des Français. Chaque jour, selon Internet global, près de 24 millions de Français (soit 38 %) se rendent sur des sites ou applications de vidéo que ce soient des marques médias (TV, radio, presse), des pure players, des plateformes, ou des services de SVOD.
La multiplication des écrans a changé la donne et accéléré l’essor des usages ; huit vidéos sur dix sont vues sur mobile et, comme le montre notre mesure d’audience Internet Vidéo, on distingue de vraies différences dans la consommation entre une plateforme comme YouTube avec une durée moyenne de 4 minutes par vidéo et les services de replay des chaines TV où la durée moyenne est proche de 15 minutes.

Pouvez-vous également nous expliquer le GRP vidéo actuel ?

BK : Le GRP vidéo actuel est le fruit de discussions menées par Médiamétrie avec le marché dès 2012, convaincu que toutes les impressions ne se valent pas.
L’objectif était de mettre en place un indicateur et un calcul permettant de comparer des contacts TV avec des contacts vidéo en ligne.
L’enjeu étant pour la vidéo en ligne de calculer une « intensité de contact » avec une notion de taux d’exposition comme cela est le cas en télévision.
La formule met en avant deux variables : la visibilité du format (% de la surface) et la durée (% du temps de la création visible à l’écran). Après consultation, Integral Ad Science a été retenu pour mesurer ce taux d’exposition.
Combiné avec les indicateurs mesurés par Digital Ad Ratings, le GRP vidéo peut être décliné sur cible.

Quelles sont les attentes de Médiamétrie par rapport au groupe de réflexion vidéo animé par le CESP ?

BK : Force est de constater que le GRP vidéo n’a pas vraiment décollé. Les contraintes technologiques et les limites sur le champ d’application (sur les plateformes, dans les applications) n’ont pas aidé à une adoption massive.
Le CESP par son rôle fédérateur sur le marché doit permettre d’accélérer l’adoption de standards par l’ensemble de l’écosystème.
Nous portons avec le CESP une conviction commune sur ces enjeux de mesure : les standards n’auront de valeur que s’ils sont partagés et appliqués.

Que pensez-vous des standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019 ?

BK : Le GRP vidéo défini par Médiamétrie était très en avance sur son époque… Les standards annoncés par le MRC s’inspirent largement des travaux menés en France en définissant une intensité de contact très proche de ce que Médiamétrie a pu proposer il y a 7 ans.
Un des enjeux majeurs est de rendre la mesure opérationnelle; il ne faut pas sous-estimer la complexité d’implémentation des mesures. Dans un contexte où les mesureurs sont tous internationaux, et les achats se globalisent, les standards du MRC semblent une première brique nécessaire.
De notre côté, nous envisageons dès le début 2020 de faire évoluer nos outils dans ce sens, notamment en faisant évoluer XCR qui mesure les complémentarités TV/Internet.

Laurent Bliaut : « La mesure de la télévision française est déjà compliante »

Pour le Directeur Général Adjoint de TF1 Publicité, il y a maintenant au sein du groupe de réflexion Vidéo du CESP, un consensus suffisant pour se donner des échéances sur la prise en compte de la visibilité, de la complétion et prendre de l’avance sur l’application des futurs standards du MRC. Explications…

Le Forum du CESP : Quelles sont vos attentes par rapport au groupe de réflexion vidéo animé par le CESP ?

Laurent Bliaut : C’est une bonne initiative et le CESP est le bon endroit pour mener la réflexion sur le périmètre et les métriques d’une mesure cross-media permettant de comparer les performances TV et Vidéo. Cela fait maintenant deux ans que ce groupe se réunit et je pense que l’on a atteint le stade où l’on pourrait avancer plus vite. Il y désormais un consensus sur suffisamment d’éléments pour que nous puissions nous donner des échéances sur la prise en compte de la visibilité, sur la complétion, et rejoindre ainsi les futurs standards du MRC qui ne seront applicables qu’en 2021.

Comment s’explique ce délai ?

LB : Tous les pays ne sont pas au même état d’avancement. Dans certains pays, par exemple, la télévision n’est pas mesurée à l’écran comme en France mais au quart d’heure.
Aujourd’hui la posture qui consiste à dire que 2 secondes suffisent et que voir davantage la publicité n’est pas nécessaire à son efficacité est absurde ! La norme en France pour la télévision est la pondération du contact par la durée d’exposition. Si vous avez vu 2 secondes d’un film de 20 secondes diffusé en télévision, cela compte pour 0,1 (10%). Dans la norme digitale vous comptez 1 contact pour la vidéo que l’exposition ait duré 2,3 ou 4 secondes… Il y a une asymétrie dans la prise en compte des contacts entre la télévision et la vidéo or, comme les mots, la notion de contact a son importance, cette notion est d’ailleurs centrale dans toutes les discussions du GT.

Quelle est la position de la télévision au sein du groupe Vidéo du CESP ?

LB : Dès la première réunion du groupe Vidéo du CESP, les représentants de la télévision ont été clairs : s’il n’y avait pas de prise en compte de la complétion, il n’y avait pas de discussion possible. Du fait que YouTube ait été assez volontariste sur la durée d’exposition et la proratisation des contacts en fonction de cette durée, nous sommes tout de même arrivés à avancer, d’autant que la norme MRC nous consolide, la mesure de la télévision française étant déjà « compliante ». Qu’est-ce qui nous empêche donc d’appliquer la future norme avant que le MRC ne l’applique ?

Justement que pensez-vous des standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019 ?

LB : Cette norme cross-media convient parfaitement aux télévisions. Nous sommes d’accord avec le prorata, même si certains clients vont dire qu’en dessous de 100 % ils comptent 0 contact et d’autres qu’au-dessus de 50 % ils en comptent 1. La norme a l’intérêt d’exister. Si l’annonceur veut aller plus loin, c’est son choix d’imposer des critères plus exigeants et il en a d’autant plus le droit que c’est lui qui paye.
Concernant les standards MRC, je regrette simplement que le son soit une option – « on » ou « off » –, c’est d’autant plus dommage que la télévision est par essence « on » quand la vidéo sur certaines plateformes (Facebook, Teads…) est par nature « off », ce qui créé, là encore, une asymétrie de concurrence.

Quels sont les enjeux de la mesure « Total Vidéo » pour TF1 Publicité ?

LB : L’enjeu, qui concerne l’ensemble des télévisions, est que la comparaison des contacts entre la télévision linéaire et la vidéo en ligne soit faite de façon équitable. Nos clients veulent pouvoir cumuler le nombre de contacts à délivrer dans un plan TV linéaire + TV en ligne et calculer la couverture globale de ces contacts. Or aujourd’hui, dire qu’une impression envoyée par un ad server permet d’atteindre 5 à 7 points de couverture supplémentaire sur une campagne télévisée, sans prendre en compte la durée d’exposition au message, me paraît illusoire, car personne ne peut réellement faire le calcul. Le client ne peut pas avoir la performance réelle de son plan car on compare des choux et des carottes !
Comme les mots, les contacts comptabilisés ont leur importance.

Véronique Viviano : « La notion commune de contact audiovisuel est le premier pas avant la mise en place d’une mesure cross-media »

La directrice des études de FranceTV Publicité explique ses attentes à la fois « simples et complexes » par rapport au groupe de réflexion Vidéo du CESP et les enjeux de la mesure « Total Vidéo » pour la télévision publique.

Le Forum du CESP : Quelles sont vos attentes par rapport au groupe de réflexion vidéo animé par le CESP ?

Véronique Viviano : Notre attente est simple et complexe à la fois.
Simple dans le sens où les annonceurs souhaitent, et on les comprend, avoir une vision unifiée de leurs communications vidéos, quel que soit le support de diffusion et en toute transparence. Nous sommes dans une période où la simplicité et la convergence dans un écosystème qui évolue sans arrêt sont essentielles. Le CESP est l’organisme en France qui peut le mieux répondre à cette exigence de transparence et de qualité d’une donnée étalon.
La complexité réside dans le fait de faire converger tous les acteurs TV/vidéo vers la donnée la plus fiable permettant de globaliser l’univers TV/vidéo. En 2015, le Comité Audimétrie de Médiamétrie a voté une définition du GRP Vidéo qui tient compte de la durée et de la surface d’exposition des publicités vues afin de se rapprocher au mieux de ce qui existe en télévision. En 2019, bientôt 2020, nous en sommes toujours à comparer des GRP TV à des impressions vidéo, ces dernières reposant sur 2 secondes de visibilité sur 50 % de la surface publicitaire minimum. Mais l’application industrielle de cette définition était compliquée.
Notre attente est donc d’établir une définition commune afin de permettre à nos partenaires d’avoir une vision globale de leurs communications audiovisuelles et de l’imposer à l’ensemble des acteurs TV/Vidéo. Ce souhait est d’autant plus légitime que les technologies permettant de mesurer la durée des publicités vues ainsi que leur surface d’exposition existent à présent et sont implémentées chez pratiquement tous les acteurs.
Cette notion commune de contact audiovisuel est le premier pas avant la mise en place d’une mesure cross-media prônée par la WFA et relayée par l’UDM en France.

Quels sont les enjeux de la mesure « Total Vidéo » pour France Télévisions ?

VV : Toute la stratégie du groupe France Télévisions vise à faire du digital le premier socle pour nos contenus sur tous les supports digitaux, pour suivre les évolutions des Français dans leurs comportements audiovisuels : nos stratégies linéaires et digitales sont totalement imbriquées.
Pour nos clients, il est impératif de pouvoir fournir des bilans unifiés des publicités à partir d'un indicateur transparent, compréhensible et juste sur la TV/Vidéo.
Nous sommes par ailleurs particulièrement engagés sur la qualité de l'indicateur mis en place qui tiendra compte de l'expérience utilisateur.
Cela fait du reste écho au nouveau mode d'achat tenant compte de la durée que nous avons lancé, l'offre Time. Cette nouvelle offre capitalise sur la qualité de l'exposition publicitaire. Ce format dédié aux secteurs du Cinéma, Entertainment et Luxe établit une nouvelle monnaie d'échange, le Coût Par Heure visible, parce que travailler le temps d'exposition visible, c'est travailler la mémorisation et l'attention de sa campagne vidéo.

Que pensez-vous des standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019 ?

VV : C’est une bonne chose que la définition vidéo évolue en tenant compte de l’affichage des publicités (100 % de pixels vs 50 % auparavant) en 2020. Mais surtout la norme cross-media établie par le MRC pour le 1er janvier 2021 est très attendue avec 100 % de visibilité et les contacts pondérés par la durée. Le seuil de 2 secondes n’était pas suffisant car pensez-vous réellement qu’en 2 secondes on puisse avoir envie de se renseigner, d’acheter ou de créer un lien de confiance avec une marque ?
Enfin, on peut se réjouir que la France ait été précurseur sur cette mesure TV/VOL avec la définition du GRP Vidéo.

Tiphaine Goisbeault « Nous ne soutenons pas l’introduction de la durée dans la mesure du contact vidéo, telle qu’elle est proposée aujourd’hui par le MRC ».

La Research Lead Europe du Sud de Google affirme l’importance pour l’entreprise de partager l’état des réflexions internationales et de connaître la position du marché français sur une mesure agrégée de la TV/Vidéo. Elle expose également la position de Google sur les nouveaux standards MRC. Si Google est en phase avec le passage dans la mesure du contact vidéo à 100% de visibilité, elle est en désaccord sur la manière dont la durée de visionnage est prise en compte dans la prochaine norme cross-media.

Le Forum du CESP : Quelles sont vos attentes par rapport au groupe de réflexion vidéo animé par le CESP ?

Tiphaine Goisbeault : Nous sommes ravis de débattre et d’échanger sur les principes de la mesure d’audience cross-media TV/Vidéo, et de partager notre point de vue avec les autres acteurs de l’interprofession (Médiamétrie, CESP, chaînes de TV, agences médias, annonceurs, associations de professionnels, pure players...). En particulier, ce groupe de travail est l’occasion pour Google de partager l’état des réflexions internationales sur la mesure cross-media, et sur les évolutions proposées par des organismes internationaux comme WFA (union internationale des annonceurs) ou MRC. Le marché de la publicité online est majoritairement globalisé, mais il présente des spécificités locales. Il est important pour nous de comprendre quelle sera la position du marché français sur une mesure éditoriale et publicitaire agrégée de la TV/Vidéo eu égard aux orientations proposées par MRC et WFA (à paraître en Janvier 2020).
De manière générale, il est important pour nous de participer activement aux discussions liées aux mesures d’audience de Médiamétrie. YouTube vient d’être intégré à la nouvelle mesure Internet Vidéo de Médiamétrie, afin que ses performances soient mesurées de manière transparente et objective, de la même manière que les autres acteurs de la vidéo. Tous les annonceurs et agences peuvent désormais constater, par exemple, que les Français âgés de 18-34 ans passent en moyenne 53 minutes par jour sur la plateforme (octobre 2019).

Que pensez-vous des standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019 ?

TG : Nous soutenons le MRC dans sa proposition d’une approche holistique de mesure TV/Vidéo. Il est essentiel pour nous de travailler au niveau international avec tous les acteurs du marché, afin de définir les standards de mesure cross-media les plus justes et favorables à l’ensemble de l’écosystème publicitaire.
Les principes de notre position sur les standards proposés, formulés en infra, partent d’un constat simple : les habitudes de visionnage TV/Vidéo des individus changent. Leurs manières de regarder les publicités également, parce qu’un nombre croissant d’entre elles sont vues sur un smartphone. C’est un point crucial à considérer car si l’on veut créer de la valeur pour l’utilisateur et optimiser son expérience, on lui proposera principalement des publicités qu’il a la possibilité de skipper (d’éviter) s’il ne les aime pas.
En France, le marché s’est mis d’accord sur la composition du contact vidéo à partir des trois dimensions suivantes : la couverture, la visibilité et la durée. L’enjeu est désormais de définir comment ces trois dimensions doivent être prises en compte dans le calcul du GRP cross-media TV/Video.
En septembre dernier, le MRC a formulé des recommandations de standard cross-media TV/Vidéo, portant principalement sur les mesures de visibilité et la durée.

Notre point de vue est le suivant :

Concernant la visibilité cross-media : la norme utilisée actuellement par le MRC pour le calcul de la visibilité sur le digital est 50 % de pixels pendant au moins 2 secondes continues. Pour le cross-media TV/Vidéo, le MRC propose un nouveau calcul basé sur 100 % de pixels pendant au moins 2 secondes continues.
Le MRC recommande par ailleurs que ce nouveau seuil soit également appliqué en TV (1 seconde actuellement). Nous sommes d’accord avec cette proposition qui favorise l’uniformisation des standards tout en démontrant la valeur des formats digitaux.

Concernant la durée : dans le cadre des réflexions avec le MRC, nous avons étudié la manière dont la durée de visionnage était prise en compte dans la mesure du contact.
En TV, le contact est pondéré par la durée de visionnage d’un écran publicitaire (ensemble de spots). Nous pensons que, sur le digital, ce calcul favoriserait les annonces les plus courtes: il est en effet plus facile d'avoir une vue complète d'une publicité de 6 secondes que d’une publicité de 60 secondes. Et c’est encore plus vrai dans un contexte où le smartphone est le premier écran pour accéder à Internet.
Cela soulève la question suivante: la complétion doit-elle être l’élément le plus important dans le calcul d’un contact ? Pour répondre à cette question, nous avons analysé les résultats de plus de 3 000 études de mesure du Brand Lift réalisées sur YouTube (représentant un peu plus de 5 millions d'expositions et 7 millions de répondants).
Insight: au niveau de la mémorisation publicitaire sur YouTube, 10 secondes d'une publicité de 15 secondes ne sont pas deux fois plus percutantes que 10 secondes d'une annonce de 30 secondes. Or, la pondération du contact par la durée - telle qu’elle est proposée par le MRC - attribuerait un contact de 2/3 au spot de 15s et 1/3 au spot de 30s.
Nous entendons que 1) ce mode de calcul existe en TV depuis longtemps et 2) la majorité du marché souhaite décorréler la mesure du contact de toute logique d’efficacité publicitaire.
Cependant nous craignons qu’introduire une mesure relative de la durée dans le calcul du GRP vidéo ne conduise les régies publicitaires à multiplier les formats courts non skippables (évitables), ce qui serait dommageable pour l’expérience utilisateur et la valorisation de l’efficacité publicitaire digitale.
Nous pensons que la durée est un indicateur important, et qu’elle doit être mise à disposition des agences et des annonceurs afin qu’ils puissent prendre leurs décisions d’investissement sur la base de données certifiées. Mais nous ne soutenons pas l’introduction de la durée dans la mesure du contact vidéo, telle qu’elle est proposée aujourd’hui par le MRC. Nous souhaitons approfondir nos discussions avec le marché (MRC, WFA...), par exemple proposer que les rapports de durée soit transmis indépendamment des données de couverture, ou que le calcul de la durée soit normalisé selon une longueur de format standard décidée avec le marché (indicateur proposé par le BARB au UK).
Plusieurs pistes ont été proposées par Google au groupe de travail. Les débats sont encore en cours au niveau global, et devraient se finaliser courant 2020.
Ce qui est clair pour l'instant, c’est que ce point de vue est valable pour l’ensemble des pays où nous sommes présents. Nous ne pourrions adopter en France des standards cross-media fondamentalement différents de ceux que nous adopterions globalement, afin de conserver une position cohérente vis-à-vis de nos utilisateurs et de de nos clients internationaux.

Raphaël Pivert : « S’assurer que les arbitrages budgétaires sont faits sans risque de dégrader la qualité d’exposition »

Le Deputy Director Business Media Science de GroupM exprime ses attentes vis-à-vis du groupe Vidéo et expose les enjeux de la mesure cross-media pour les agences media.

Le Forum du CESP : Quelles sont vos attentes par rapport au groupe de réflexion vidéo animé par le CESP ?

Raphaël Pivert : Que nous aboutissions à une solution permettant d’une part d’assurer une comparabilité d’exposition entre les médias audiovisuels et, d’autre part, de valider que la méthode de mesure par quartile permet de définir le GRP vidéo.

Quels sont les enjeux de la mesure cross-media pour GroupM et plus largement pour les agences média ?

RP : Les enjeux ne sont pas tant sur la mesure cross-media que sur la mesure cross plateformes à l’intérieur des briques d’activation : audiovisuel / publishing / audio. Comparer les inventaires vidéo entre eux (TV et Vidéo en ligne), comparer les inventaires éditoriaux (presse papier / site et application publisher) ou comparer les inventaires audio (radio et audio en ligne). Pour les agences et les annonceurs : il s’agit de s’assurer que les arbitrages budgétaires sont faits sans risque de dégrader la qualité d’exposition.

Que pensez-vous des standards cross-media du MRC publiés en septembre 2019 ?

RP : Ils vont plutôt dans le bon sens. Ils se rapprochent de la norme GroupM qui est plus drastique que celle du marché. La norme GroupM exige en effet 100% de surface visible, 50 % de la durée, un son « on » et une audience humaine.

Deux nouveaux administrateurs pour le CESP

Lionel Cler (M6 Publicité) et Laurent Broca (Havas Media) sont entrés au conseil d’administration du CESP.

Lionel Cler, Directeur Général Adjoint de M6 Publicité a rejoint le CESP en remplacement de Guillaume Charles (Directeur Général des Programmes de la chaîne M6, depuis mai 2019).

Laurent Broca, CEO d’Havas Media, succède à Séverine Six (Head of agencies and business partners chez Facebook depuis mai 2019).

Rappelons que le Conseil d’Administration du CESP est composé de membres (actuellement 21) représentant les médias, et les utilisateurs (annonceurs, agences). Sa composition est déterminée en Assemblée Générale et ses membres, élus pour trois ans, sont rééligibles.

Voir la composition du Conseil d’administration :
www.cesp.org/accueil/le-conseil-dadministration/

Sept nouveaux membres au Comité Scientifique du CESP

Avner Ber-Hen (CNAM), Thomas Chaigneau (DBI – Groupe Havas Media), Christian Derquenne (EDF R&D), Anne-Marie Kalinka (AMNET - Dentsu Aegis Network), Philippe Nouchi (Publicis Média), Sébastien Lhote (Mindshare) et Thierry Vedel (CEVIPOF) ont rejoint le Comité Scientifique, lieu de discussion et d’évaluation de la qualité des mesures d’audience.

Garant de la qualité des audits et des publications du CESP en France et à l’international, le Comité Scientifique du CESP, actuellement présidé par Guillaume Chauvet (Docteur en statistiques et enseignant-chercheur à l’ENSAI) réunit, à ce jour 15 membres titulaires et 8 membres correspondants.

Le Comité vient en effet d’accueillir 7 nouveaux membres titulaires, à savoir :

Avner Ber-Hen

Professeur de statistique au CNAM, titulaire de la chaire de statistique et big data. Il est également directeur de l’équipe de Méthodes statistiques de data-mining et apprentissage (MSDMA) du CNAM.
Ses activités de recherche combinent des contributions théoriques et pratiques et sont principalement consacrées à l’analyse des données spatiales. Il a publié plus de 100 articles scientifiques.
Membre du Conseil scientifique du Conseil supérieur de la biotechnologie, il a également été membre du Conseil supérieur de la santé publique et président de la Société française de statistique.

Thomas Chaigneau

Business Consultant chez DBI (le cabinet de conseil en data business intelligence du groupe Havas Media).
Avec 10 ans d’expérience dans la Data & la Business Intelligence, dont 6 ans dans le secteur des médias et de la communication, Thomas a démarré sa carrière côté éditeur chez iFrance avant de se lancer à son compte dans le conseil en système en logiciel. Il a rejoint Havas Media en 2013 en tant que chef de projet pour travailler sur des problématiques data (collecte/analyse/activation) sur les grands comptes de l’agence tels que PSA, Hyundai Kia, Lactalis, SFR, Vivendi… Depuis le lancement de DBI en 2016, il accompagne ses clients dans leur stratégie digitale et le choix et le déploiement de leur écosystème adtech / martech, ainsi que sur des formations sur le data driven marketing.

Christian Derquenne

Chercheur senior à EDF R&D (sur le Plateau de Paris-Saclay).
Il est spécialisé dans la Science Statistique et contribue à de nombreux domaines d’applications : métrologie sensorielle pour le confort thermique et acoustique, analyse de la sécurité des réseaux électriques, enrichissement de bases de données clientèle, modélisation des effets de levier de la fidélité et de la satisfaction clientèle, modélisation de prix de marché, prévision de consommation d’électricité à court terme, analyse de données météo…
En tant que chercheur, il a écrit plus de 70 papiers sur les modèles catégorielles hétéroscédastiques, les tests et mesures dans les modèles linéaires généralisés, la classification de variables, classification en grande dimension, co-clustering, modèles à équations structurelles généralisées (Partial Maximum Likelihood Path Modelling), régression PLS généralisée (Partial Maximum Likelihood Régression), fusion statistique de données, régression robuste, détection de ruptures et segmentation.
Président du Groupe « Statistique et Sport », il enseigne la Statistique dans des écoles d’ingénieurs et dans des masters et contribue depuis une vingtaine d’années à la Société Française de Statistique (SFdS).

Anne-Marie Kalinka

Directrice Générale du Trading Desk AMNET de Dentsu Aegis Network.
Diplômée d’un MBA Marketing et Publicité de l’ESG, Anne-Marie a débuté sa carrière en tant que chef de projet SEA dans l’agence indépendante ESV Digital. Elle a rejoint le groupe Dentsu Aegis Network en 2012, au poste de Head of Client Services où elle participe au lancement d’AMNET. Un an plus tard, elle est nommée Head of Operations et est responsable d’une équipe de traders tout en devenant en parallèle, la référente AMNET auprès des DSP et des partenaires technologiques. En 2017 elle est promue Associate Director et devient en 2019 la Directrice Générale du trading desk.

Philippe Nouchi

Actuellement directeur de l’expertise média chez Publicis Média.
Diplômé de l’Ensae (nouvellement Ensai) et titulaire d’une licence d’économie appliquée à Paris Dauphine, il a démarré sa carrière comme chargé d’études dans l’institut de sondages ISL avant de rejoindre l’agence de publicité TBWA comme média-planneur. Il a ensuite passé 13 ans au sien de l’agence média Carat AEA (groupe Dentsu Aegis Network) comme directeur des achats TV.

Sébastien Lhote

Business Planning Team Leader chez Mindshare.
Il a rejoint le monde le monde des agences médias au sortir de ses études – Maîtrise MASS (Mathématiques Appliquées et Sciences Sociales) à Paris IX Dauphine et DESS MSG (Méthodes Scientifiques de Gestion) à Paris X Nanterre – en intégrant le département Etudes Media/Marketing de Carat. Pendant 9 ans, il se spécialise dans les études d’efficacité publicitaire, la théorie de la mémorisation et les études Panel. Il rejoint les équipes de GroupM en 2011, en tant que Directeur des Etudes Marketing, où il opère pour le compte des agences du groupe et de leurs clients. En 2017, il prend la co-direction du Business Planning de l’agence Mindshare, où il exerce ses fonctions actuellement.

Thierry Vedel

Chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF)
Thierry Vedel est chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (également connu sous le nom de CEVIPOF). Ses recherches sont principalement dirigées sur les mutations de la communication politique dans les pays industrialisés (notamment lors des campagnes électorales), les relations entre Internet et le politique (et l’émergence d’une démocratie numérique) et la régulation des médias (dans un double contexte d’hybridation et de mondialisation). Il s’intéresse également aux enjeux socio-politiques du phénomène du Big Data, et prépare dans ce cadre un projet portant sur la visualisation des données politiques par les citoyens. Il a participé à de nombreux projets internationaux, dont récemment le projet Mapping Digital Media in the World soutenu par l’Open Society Foundation, et le Media Pluralism Monitor in Europe mis en œuvre par l’Institut européen de Florence. Thierry Vedel est également chercheur associé à l’Oxford Internet Institute où il a séjourné en 2005 et a participé à la création du réseau Démocratie électronique (DEL) qui rassemble environ deux cents chercheurs travaillant sur les relations entre démocratie et Internet.

Retrouver la composition du Comité Scientifique sur
www.cesp.org/accueil/comite-scientifique/

A la découverte du site cesp.org : Le Lab

Olivier Hays, Directeur Data Science du CESP, explicite les contenus du Lab – lieu d’échanges autour des thématiques scientifiques du CESP – qui propose notamment aux visiteurs un utilitaire pour calculer en ligne la taille des cibles.

Le Forum du CESP : Sur son nouveau site, le CESP a créé un espace dédié au Lab, de quoi s’agit-il ?

Olivier Hays : Le Lab (www.cesp.org/lab-cesp) - est un lieu d’échanges. L’objectif est de fournir aux utilisateurs un portail plutôt orienté scientifique sur les activités du CESP dans un format interactif avec les utilisateurs.

Que trouve-ton dans ce portail ?

OH : Le Lab recouvre trois types de proposition :

Des articles – publiés par le Comité Scientifique et l’équipe Data Science du CESP – apportant un éclairage sur l’aspect technique de la mesure d’audience et de l’analyse de données ;
Des utilitaires interactifs à destinations des visiteurs, permettant de réaliser des calculs en ligne ;
Des comparatifs réalisés par le CESP selon un processus d’analyse rigoureux et scientifique permettant de mettre en avant les spécificités d’un ensemble de solutions de marché. On y trouve, par exemple, la grille d’analyse des solutions d’adverification.

De quel type d’utilitaires s’agit-il ?

OH : Actuellement, nous avons une première version d’utilitaires interactifs permettant de calculer en ligne la taille de la cible. Elle permet de traiter des cas classiques de taille d’échantillon minimal pour exploiter des résultats de calcul d’audience. Cet utilitaire gère deux familles d’hypothèses simples selon que l’on souhaite observer une pénétration ou une part d’audience issue d’un calcul statistique. Le système marche dans les deux sens, soit en entrant un intervalle de confiance pour aboutir à un échantillon, soit en saisissant la taille de l’échantillon pour obtenir la taille minimale de la cible.

Quelles évolutions prévoyez-vous ?

OH : Nous réfléchissons pour l’année 2020 à calculer la pénétration et la part d’audience dans des plans de sondage plus complexes : enquêtes foyers, panels.

Outre l’enrichissement de la partie « Utilitaires, d’autres changements sont-ils prévus ?

OH : Oui, un travail va être mené sur les contenus de la grille Adverification pour offrir une navigation plus ergonomique et pouvoir réaliser des comparatifs en ligne de manière interactive en 2020.

Les enjeux auxquels doivent faire face les études d’audience de la presse

Ce thème a été développé le 13 septembre 2019 par la consultante Katherine Page lors de sa présentation à l’ASI - International Publishing & Data Conference. Patricia Schultz, Directrice de projets, Télévision, Presse, Communication extérieure du CESP en a fait la synthèse.

Patricia Schultz rappelle quels ont été les thèmes abordés lors de l’ASI consacré à la Presse en septembre dernier :

• La pression exercée sur les coûts de production des études qui doivent soit baisser, soit au mieux rester stables ;
• La réduction de la taille des échantillons ou le changement de méthode d’interrogation pour limiter les coûts, tout en maintenant la précision des résultats et la représentativité ;
• La stabilisation des estimations et la prise en compte des petits titres dans un contexte de baisse des audiences et de réduction des tailles d’échantillon ;
• L’intérêt d’une source single source dans la fusion avec les données de référence du digital ;
• Des réflexions à mener sur l’élaboration de nouveaux indicateurs à prendre en compte en complément de la LDP ;
• Le rôle des études d’audience presse dans le marché du digital.

Quelles perspectives d'avenir ?

Terminant sa présentation sur les perspectives d’avenir, la consultante Katherine Page a déclaré que la réduction des coûts allait continuer mais aussi qu’il y aurait sans doute davantage de collaboration entre les différents intervenants et plus de modélisation et d’intégration de données externes, d’où, en parallèle la nécessité d’avoir des données de qualité et des experts pour les traiter.

Brèves

Le CESP va contrôler les outils et études qui feront partie du premier référentiel de l’efficacité de la communication lancé par l’Union des marques.

Ce visa, lancé pour la première vague en décembre 2019, concerne les études et outils souhaitant être publiés sur la plateforme de l’Union des Marques. Il permettra de valoriser la transparence des dispositifs, de vérifier le respect de pré-réquis méthodologiques et de diffuser les bonnes pratiques.

Le CESP délivrera le Visa Efficacité en fonction des résultats de ses contrôles portant sur cinq dimensions :

• La méthodologie de l’enquête ;
• La représentativité de l’échantillon ;
• La définition des indicateurs de l’efficacité ;
• La précision des résultats partagés ;
• La pertinence de l’utilisation des données externes et exogènes.

Audit de l'étude ACPM ONE Next

Le CESP a publié son audit sur l’étude ACPM ONE Next, la nouvelle étude d’audience de la presse en France. L’audit du CESP porte sur la réalisation de l’étude au cours du premier semestre 2019 (mars à juillet).

En savoir plus : Synthèse de l'audit ONE Next [PDF]

Conférence internationale TV et vidéo de l’ASI

Valérie Morrisson, Directrice Générale du CESP, a fait une présentation à Prague le mercredi 6 novembre avec Julien Rosanvallon de Médiamétrie sur le thème « Towards standard metrics for digital video and TV campaign performances » dans le cadre de la conférence internationale TV et vidéo de l’ASI (Advertising Seminars International) qui s’est déroulée du 6 au 8 novembre.

Comme chaque année, le CESP participera à la conférence annuelle de l’EMRO qui, en 2020 se tiendra au Portugal du 17 au 19 Mai 2020.

Russie

Le CESP a finalisé l’audit de la procédure de fusion de deux panels en Russie dédiés au rapprochement de la mesure d’audience TV dans les résidences principales et dans les résidences secondaires.
Le Comité Scientifique du CESP a apprécié la qualité de la démarche et jugé la fusion satisfaisante.

Philippines

Après l’audit des systèmes de mesure d’audience TV opérant aux Philippines, le CESP a été choisi pour accompagner techniquement l’appel d’offres destiné à sélectionner une société d’études unique pour la réalisation de la mesure d’audience dans ce pays.

Inde

Le CESP conduira en février l’audit annuel de la mesure d’audience de la TV réalisée par la société BARC. Le périmètre de l’audit portera sur l’ensemble de la chaine de production de la collecte des informations aux résultats d’audience utilisés par le marché.

Direction de la publication : Valérie Morrisson
Comité éditorial : Olivier Daufresne, Olivier Hays, Malika Ladouari, Dany Péria, Patricia Schultz, Samuel Le Frious
Coordination : Malika Ladouari
Rédaction : Françoise Vidal (FIVE)
Design & Réalisation : Pascal Antoinet

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