Audit et adtech : l’exemple de Qwarry
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Premier acteur à avoir fait auditer une solution de ciblage sémantique par le CESP en 2022, Qwarry, société co-fondée par Julie Walther (également COO de la société) a développé plusieurs innovations, dont récemment la solution « reveal » permettant aux annonceurs de valider et analyser les ciblages après leurs campagnes. Julie Walther revient sur le process d’audit opéré avec le CESP. Process qui peut s’avérer exigeant mais gage de transparence vis-à-vis du marché.
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Comment une adtech comme Qwarry prend la décision de se faire auditer par le CESP ?
Julie Walther : Qwarry est une adtech spécialisée dans l’analyse et le ciblage sémantique. En quelques années, nous sommes passés de 2 à plus de 26 langues et nous ouvrons des bureaux dans plusieurs pays y compris aux Etats-Unis. Côté technologie, nous avons investi sur les partenariats stratégiques et sur l’amélioration continue des algorithmes pour mieux comprendre les contenus des publishers.
L’audit a été un moyen d’assurer à nos clients et à nos partenaires que nos méthodes de ciblage étaient rigoureuses et fiables. Depuis le début, nous nous sommes engagés à respecter les standards de l’industrie et le respect de la vie privée. Dans notre univers où la perception de la « blackbox » est présente chez les gros acteurs du métier, nous souhaitons apporter le plus de transparence possible aux annonceurs qui le souhaitent.
Quelques faits concrets issus de l’audit ?
J. W. : Tout d’abord, un point de fonctionnement inattendu : l’audit a duré 4 mois et nous n’avions peut-être pas anticipé le niveau d’exigence du CESP qui a mobilisé davantage de ressources chez nous que ce que nous avions anticipé. Cela n’est pas neutre quand les effectifs sont ceux d’une start-up.
Plus important, l’audit du CESP a, entre autres, mis en exergue une recommandation qui concerne nos algorithmes afin qu’ils restent conformes à l’état de l’art. En effet, la sémantique évolue en permanence. Prenons par exemple le champ lexical des Jeux Olympiques. Entre les JO d’hiver 2022 et les JO de Paris, les mots employés n’ont rien à voir. L’audit du CESP a permis de nous assurer que notre approche restait à la pointe de l’innovation et de l’efficacité.
Accompagner l’évolution de la sémantique est un de nos principaux challenges. Ils s’expriment à plusieurs niveaux, que cela soit pour faire en sorte que l’IA auto-apprenne et s’auto corrige ou pour nos nouveaux projets comme l’audio par exemple.
Le point de vue d’Olivier Hays, Directeur data science au CESP, en charge des audits des sociétés adtech
Il existe une très grande hétérogénéité dans les sociétés d’adtech qui ont tout à gagner à faire auditer leur solution par le CESP. Il y a de très grosses sociétés comme des start-up avec des solutions intéressantes mais souvent en mode POC. Comme l’indique Julie Walther, le processus peut être prenant car nous mobilisons des services techniques qui sont des ressources rares. Notre audit est très technique et peu d’acteurs s’y attendent. L’audit est une démarche qui permet d’évaluer les solutions selon des critères objectifs afin d’apporter une réassurance au marché. Il allie compréhension fine de la solution et tests techniques. A l’issue de l’audit, notre rôle est de faire beaucoup de pédagogie et de communication auprès de nos adhérents, agences, annonceurs et régies.
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