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Quel a été le parcours de Nielsen pour parvenir à installer la première mesure d’audience TV 360° ?
Quel est précisément le périmètre de votre mesure ?
Quels sont les projets de développement pour cette mesure ?
Quel a été l'accueil du marché ? |
Quelle a été votre stratégie pour intégrer Netflix dans votre mesure d’audience ? Belinda Beeftink : Nous leur avons proposé un moyen facile d'entrer dans la mesure d'audience. Ils ne sont pas souscripteurs de Barb, mais ils reçoivent un rapport très précis décrivant leurs chiffres d'audience mensuels. Cela leur permet de comparer leurs propres performances à celles d'autres chaînes. Il est important de noter que Barb ne mesure pas la publicité sur Netflix, mais poursuit actuellement ses démarches pour identifier comment la publicité pourrait être mesurée.
De quelles nouvelles données disposez-vous ? B.B. : Netflix est désormais intégré dans les chiffres d’audience veille du Barb qui combine direct et VOSDAL mais aussi dans l’audience consolidée sur 7 jours, 28 jours ou toute période définie par l’utilisateur. |
L'audience TV s'ouvre à tous les écrans en 2024 en France après plusieurs pays. Cette évolution est-elle une révolution ? Philippe Nouchi : Il s’agit plutôt d’une évolution car l’intégration des écrans Internet au domicile ne représente qu’autour de 2% d’audience additionnelle (un peu plus sur les populations jeunes) mais une évolution importante car la TV sera désormais mesurée dans sa globalité ce qui est une très bonne nouvelle. Qu'attendez-vous de cette nouvelle étape ? P.N. : C’est une étape importante mais l’enjeu est désormais sur la vidéo au sens large et Médiamétrie est attendue sur une mesure des autres types de vidéo et surtout d’une mesure publicitaire. L’enjeu doit être de mesurer l’ensemble des contenus qui sont diffusés sur le téléviseur. On n'est déjà plus sur le « tous écrans » mais sur le « tous contenus, tous écrans ». Le non linéaire sous toutes ses formes (AVOD, replay, fast TV, Youtube…) doit être l’objectif de demain pour Médiamétrie. Comment anticipez-vous ce mouvement ? Est-ce que cela va nécessiter des efforts importants de pédagogie en interne et auprès des clients ? Si oui, à quel(s) niveau(x) ? P.N. : Le passage à un périmètre France entière correspond à un changement du thermomètre et son impact sur les audiences et la couverture est sans doute sous-évalué pour beaucoup. Il va nécessiter beaucoup de pédagogie auprès des clients, mais aussi beaucoup de travail en interne à la construction de nouveaux benchmarks de pression publicitaire et de couverture. On commence d’ailleurs dès 2023 à donner une double lecture des performances (même si celles-ci ne sont qu’estimées) des campagnes équipés TV vs France entière. Un autre enjeu est l’inflation qui pourrait découler de cette nouvelle mesure car tout changement de thermomètre est un potentiel facteur d’inflation. |
Pouvez-vous résumer l’approche d’hybridation de la mesure d’audience TV que Mediapulse a initiée en Suisse ? Mirko Marr : Depuis juillet 2022, le système suisse de mesure de l’audience TV fonctionne en données hybrides. Concrètement, les données de visionnage des box numériques sont traitées et intégrées quotidiennement afin d’enrichir les données du panel TV. Cela quadruple la taille de l'échantillon du panel TV pour le porter à un effectif d’environ 20 000. Quels ont été les facteurs clés pour innover et les avantages pour le marché ? M.M. : L’hybridation a été portée par la fragmentation élevée du marché de la télévision suisse. Les données hybrides améliorent la granularité et ainsi la précision des données. Comment se sont concrétisées les contributions des acteurs du marché et que font-ils au quotidien pour maintenir la qualité de la mesure ? M.M. : Le plus important est que les deux plus grands opérateurs (Swisscom et Sunrise-UPC) mettent à disposition les données de leur box à Mediapulse. A côté de cela, la société suisse de data-science Genistat fournit des solutions pour le traitement et la modélisation des données. Kantar joue un rôle crucial en gérant le panel TV. L’institut permet de donner de l’intelligence aux données brutes des box grâce aux données socio-démographiques qu’il collecte. Les diffuseurs et leurs régies publicitaires ont été profondément impliqués dans les différentes étapes de test et d’évaluation. |
De façon générale, comment est abordée l'hybridation des études chez Médiamétrie ? Julien Rosanvallon : Médiamétrie développe des méthodologies et technologies de pointe pour la mesure d'audience. Concrètement, qu’entend-on par hybridation des mesures ? J.R. : Les mesures hybrides désignent des systèmes qui reposent sur plusieurs sources de données différentes que l’on cherche à combiner et à enrichir mutuellement pour en tirer le meilleur. Le digital a fait émerger une nouvelle famille de données : les données de voie de retour. Chaque usage média numérique génère un « log », une trace enregistrée par les serveurs qui distribuent les contenus et les publicités. Chaque consommation est ainsi décomptée de façon exhaustive et précise. Cette caractéristique permet d’enrichir les données de panels et d’enquêtes qui sont soumises aux limites de granularité liées à la taille de l’échantillon. Inversement, les panels peuvent compléter et corriger des données de flux qui mesurent des flux numériques sur des écrans, mais pas des usages individuels. Y a-t-il des critères pour évaluer la qualité et la pertinence d’une mesure hybride ? J.R. : Deux grands principes s’appliquent et seront clé pour évaluer la qualité d’une mesure hybride. Quels sont les grands projets d’hybridation que vous envisagez et quelles sont les perspectives ? J.R. : Ce sujet est central. La question n’est plus de savoir quelles mesures seront hybrides. A terme, elles le seront toutes, TV, Vidéo, Radio, Audio & Digital. Nos projets sont donc nombreux.
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Vous avez fait appel au CESP pour approfondir vos connaissances sur les audiences au niveau international. Quel a été votre parcours précisément ? Edgard Enriquez Sotomayor : Je travaille actuellement à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en tant que Chargé de mission audiences et data science. J’ai commencé mes études supérieures avec une double licence d’économie et mathématiques appliquées aux sciences humaines à la Toulouse School of Economics (TSE) suivie d’un master en économétrie et statistiques au sein de la même école. J’ai également obtenu le diplôme du magistère d’économiste-statisticien. Avant d’intégrer l’Arcom j’ai effectué un stage au CNRS en tant qu’assistant de recherche en statistiques et une alternance en tant que biostatisticien au sein du groupe Pierre Fabre. Quels sont les insights du CESP qui ont été les plus utiles ? E.E.S. : La formation m'a apporté beaucoup en termes de connaissances techniques sur la mesure d'audience, notamment sur les technologies et méthodes utilisées en France pour collecter les données. Ces concepts complexes et propres au secteur ont été expliqués de manière schématique, claire et complète. |
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