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ÉDITORIAL
La confiance, ingrédient essentiel de la mesure d’audience
Nous avons décidé de consacrer cette newsletter à la « mesure passive ». Adoptée depuis longtemps au Canada, l’audimétrie individuelle portée vient d’être testée pour la seconde fois par Médiamétrie en France en incluant la télévision en plus de la radio. En presse, une innovation majeure a été introduite par l’ACPM pour la mesure des lectures digitales des marques de presse par les cibles Top Cadres et Top Revenus interrogées dans le dispositif ONE Premium.
Le CESP a été associé à ces deux démarches et croit fondamentalement que les mesures déclaratives seront de plus en plus complétées voire hybridées par des mesures passives, même si tout dispositif, déclaratif comme passif, comporte des limites. Du reste, le terme « mesure passive » constitue d’une certaine façon un abus de langage dans la mesure où le panéliste ou participant n’est pas totalement passif, qu’il doive télécharger une application ou recharger son audimètre. Les événements survenus dans le monde de la radio cette année ont pu jeter une ombre sur la mesure déclarative, mais un dispositif passif pourrait tout aussi bien être victime de pratiques non respectueuses des engagements liés à la mesure.
Ce que « l’affaire Fun Radio » a finalement montré et rappelé c’est que la confiance constitue l’un des ingrédients essentiels d’une mesure d’audience confiance dans les règles fixées et dans leur respect, confiance envers l’opérateur de la mesure, confiance dans l’auditeur et confiance entre acteurs du marché pour utiliser une monnaie commune reconnue de tous.
Bonne lecture
En savoir plus sur le CESP :
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SOMMAIRE |
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Qu’est-ce que la mesure passive ?
Contrairement à la mesure d’audience traditionnelle déclarative, la mesure passive de l’audience saisit les usages en temps réel sans solliciter la mémoire de l’individu dont on mesure le comportement. Elle pourrait être une réponse à une mesure transversale de plusieurs médias simultanément.
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Deux approches méthodologiques possibles : l’exemple de la radio En investissant dans la mesure automatique individuelle portée Médiamétrie a fait le choix du tatouage numérique ou watermarking plutôt que de l’empreinte numérique (radio) ou fingerprinting.
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L’apport du CESP dans la mise en place de la mesure passive des consultations des sites et applis de presse A l’occasion de la publication des résultats de l’étude ONE Premium utilisant, pour la première fois, une approche innovante de mesure passive des consultations des sites et applications de presse, nous avons interrogé Nicolas Cour, Directeur Général de l’ACPM (côté audience) sur l’accompagnement du CESP dans l’élaboration de la méthode et sur le dernier audit qui reste à conduire.
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Françoise Dupont (CESP) : « Nous accompagnons l’ACPM depuis que la mesure passive a été mise en place sur ONE Premium, en septembre 2015 » L’audit du CESP sur l’étude ONE Premium 2015-2016 fait le point sur le nouveau dispositif de mesure passive mis en place par l’ACPM. Tout en soulignant son caractère innovant pour le marché et satisfaisant pour l’étude, le CESP est dans son rôle en faisant des recommandations pour améliorer cette mesure.
Françoise Dupont, Directeur de projets, revient sur la mission d’accompagnement du CESP qui n’est pas terminée. Il lui reste à valider le dernier maillon : la méthode d’injection mise en œuvre par Ipsos pour l’imputation des données manquantes.
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Laure Debos : « Une avancée importante pour le média presse et pour la mesure d’audience en général » Trois questions à la Directrice Publicis Media Analytics & Insight sur les attentes des agences médias en matière de mesure passive et sur les bénéfices escomptés.
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La mesure automatique individuelle portée n’est pas seulement une question de technologie Lors de la conférence ASI qui s’est tenue à Budapest en novembre, Arnaud Annebicque, Directeur du Développement Europe et Afrique de Médiamétrie, et Olivier Daufresne, Directeur des projets internationaux du CESP, ont présenté les résultats d’une étude quanti et quali menée auprès des panélistes du pilote d’Audimétrie Individuelle Portée (AIP).
Le but de cette démarche était de comprendre leurs motivations et leurs freins afin d’améliorer leur participation. Ils ont également illustré l’apport de l’audimétrie portée pour la télévision à travers l’exemple de l’Euro 2016 de football.
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Mesure passive : quand l’exemple vient du Canada Depuis plusieurs années, Numéris a relégué les carnets d’écoute pour la radio et les audimètres pour la télévision au rayon des accessoires. Elle mesure de manière passive l’audience de la radio et de la télévision au Canada via des PPMs (portable people meter) selon la technologie du watermarking (encodage du signal).
Interview de Lisa Eaton, Senior Vice-President, Member Engagement, Numeris et Ricardo Gomez-Insausti, Vice-President, Research & Respondent Contact Centres, expliquant notamment les raisons du succès du passage au PPM et les enseignements tirés.
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Mesure Passive : le credo de Bruno Schmutz (Ipsos Connect) Pour le Directeur Général adjoint d’Ipsos Connect, le digital qui entraîne la complexification des usages et des mesures apporte également les technologies permettant de capter de manière passive les nouveaux usages pour tous les médias. Il fait un point sur l’actualité de MediaCell.
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Brèves
Nouveaux administrateurs - Demande officielle d'audit des métriques adressée à Facebook France - Publication d'un focus sur le panel Internet Mobile - Un nouveau contrat russe pour le CESP - Audit du CESP en Arabie Saoudite.
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Agenda
Collège presse - Collège radio - Collège Internet - Matinée études IREP/CESP.
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Qu’est-ce que la mesure passive ? |
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Le fait que la mesure de la radio passe par la captation du son fait que l’on peut l’étendre à la télévision (pour peu que l’on ait des marqueurs différents pour l’un et l’autre média) pour disposer en single source, sur un même panel, d'une mesure de l'audience de la radio et la télévision.
Cette mesure d’audience peut d'ailleurs être étendue à d’autres médias sonores (vidéo en ligne…), la technologie existe.
En présentant, au séminaire médias IREP de décembre 2012, les premiers résultats du déploiement de la méthode MediaCell en Grande-Bretagne, les représentants d’Ipsos Media CT avaient qualifié la mesure passive de l’audience de « mesure plus intelligente ». Elle s’avère en effet plus précise (on ne fait pas appel à la mémoire), plus complète (plus proche du comportement réel) et plus rapide (le recueil étant instantané).
Pour autant, elle nous ramène à un concept qui n’est pas nouveau, celui de la mesure automatisée apparue « en 1936 aux Etats-Unis pour la radio et en 1959 pour la télévision avec AC Nielsen », avait rappelé Arnaud Annebicque (Médiamétrie) dans le même séminaire IREP.
A l’époque, l’audimètre pour la télévision était deux fois plus volumineux que le téléviseur qui, lui-même, occupait une grande place dans le salon.
Aujourd’hui, le meter de Mediamétrie mesure 4cm x 4cm et pèse 37 grammes.
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Quel degré de passivité dans la mesure passive ?
Les étapes de la mesure ne sont pas toutes vraiment passives. Ce qui l’est (ou peut l’être) c’est le recueil de la donnée d’audience. Explication…
Il ne peut y avoir de système entièrement passif pour mesurer l’audience, ce serait assimilé à de l’espionnage. En fait, la passivité s’applique au recueil de la donnée d’audience : l’identification de l’individu et celle de la station ou de la chaîne écoutée ainsi que l’horaire.
Le recrutement des panélistes, leur acceptation, leur loyauté et donc leur participation effective dans le respect des consignes qui leur sont données, ne peuvent pas, par essence, être passifs.
De toute façon, qu’il s’agisse, selon l’outil de mesure, de télécharger un cookie, une application ou de recharger son audimètre, les panélistes font, à moment donné, une intervention humaine.
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Quel périmètre pour cette analyse ?
Les huit solutions les plus utilisées par les régies et les agences médias :
- Adledge
- Adloox
- Alenty/Appnexus
- comScore
- Google
- Integral AdScience
- Meetrics
- Moat
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Deux approches méthodologiques possibles : l’exemple de la radio |
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La mesure d’audience de la radio s’appuie aujourd’hui en France sur des systèmes déclaratifs : carnet d’écoute ou enquêtes téléphoniques (interview sur l’écoute des dernières 24 heures). La mesure passive de la radio repose, quant à elle, sur deux technologies distinctes :
Le watermarking (ou coding)
L’émission radio est encodée avec un signal repérable par l’outil de mesure (mais inaudible à l’oreille humaine) qui contient l’identification de la station et un horodateur ; ces informations étant reconnues par les « meters » portés par les panélistes.
Le fingerprinting (ou audiomatching)
L’audimètre enregistre des empreintes sonores toutes les 20 secondes et les rapproche d’une base de données exhaustive des programmes. Pour faire simple, c’est un système identique à celui utilisé par Shazam pour identifier des musiques.
Au départ, avec RateOnAir, Médiamétrie a fait le choix du watermarking, qui s’appuie sur le même principe que celui utilisé pour le Mediamat en télévision. Aujourd’hui, des schémas hybrides se dessinent de plus en plus, combinant les deux technologies. L’hybridation semble une voie prometteuse dans la mesure passive qui, elle-même, se déploie encore majoritairement en complémentarité de la mesure classique déclarative.
Quel terminal ?
Outre la technologie, se pose la question du terminal. Médiamétrie a fait le choix d’une mesure individuelle portée via un terminal dédié (pager) pour mesurer de manière passive l’audience de la radio et de la télévision. Ipsos à travers MediaCell, a choisi de transformer le Smartphone en terminal de collecte de la mesure passive. Chez GFK, l’audimètre porté a la forme d’une montre. Chaque terminal a ses qualités et ses défauts, la question primordiale étant le respect des consignes par les panélistes. |
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L’apport du CESP dans la mise en place de la mesure passive des consultations des sites et applis de presse |
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Nicolas Cour, Directeur Général de l’ACPM (côté audience) répond aux questions du Forum de l'Audience :
L'innovation majeure de l’étude ONE Premium est la mise en place de la mesure passive des consultations des sites et applications de presse. Quels enseignements tirez-vous de cette évolution du dispositif de recueil des données ?
Nicolas Cour : L'innovation majeure de cette nouvelle étude est en effet la mise en place d'une mesure passive des consultations des sites et applications de presse réalisée par Ipsos Connect en partenariat technique avec Weborama et le soutien du CESP (avec un traitement confié à NP6). Cette mesure, qui constitue une première sur ces cibles, concerne tous les moyens d'accès numériques (ordinateur, mobile et tablette) et tous les lieux de connexion, dont en particulier les connexions sur le lieu de travail essentielles sur les cibles Top Cadres.
Cette nouvelle mesure permet donc aujourd'hui de disposer de résultats plus exhaustifs sur les lectures numériques avec une approche méthodologique qui repose, de manière innovante, sur les standards du marché par rapport à la mesure précédente qui reposait sur une approche déclarative.
Avant la sortie de la nouvelle étude, l’ACPM avait mis en avant le niveau élevé de détail et de précision que permettrait cette nouvelle approche. Qu’en est-il exactement ?
Cette approche étant beaucoup plus exhaustive que la précédente (qui reposait uniquement sur des habitudes mesurées en déclaratif), elle permet de délivrer des résultats plus réactifs et sensibles aux éléments exogènes tels que les événements d'actualité par exemple.
Le CESP a audité toutes les phases de réalisation de l’étude, y compris la mise en place de la mesure passive, quels ont été les effets de cette collaboration ?
Le CESP nous a accompagnés tout au long de l'élaboration de cette méthode. Cet accompagnement a concerné l'ACPM ainsi que tous ses partenaires scientifiques et technologiques comme Ipsos Connect et Weborama.
L'apport du CESP dans notre démarche "CESP Inside" nous a permis de mettre en place une approche toujours en évolution mais qui repose sur des fondements méthodologiques et scientifiques robustes. Cet accompagnement a donné lieu à un audit de la nouvelle édition de ONE Premium.
En revanche, le CESP n’a pas audité la méthode d’injection des données manquantes proposée par Ipsos. Où en est-on à ce sujet ?
Ce sujet est en cours de finalisation et donnera lieu à un "Focus" approfondi qui nous permettra à l'avenir d'améliorer encore plus cette méthode d'injection. Il s'agit d'un chantier capital qui demande un investissement très important de l'ensemble des intervenants et notamment des équipes statistiques d'Ipsos et du CESP que je remercie à cette occasion pour leur collaboration irremplaçable.
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Points de repère
Il ressort de l’étude ACPM (dont les résultats d’audience ne peuvent être analysés en termes d’évolution par rapport aux années antérieures en raison des changements introduits dans le dispositif) que :
- Chaque mois, 99,7 % des Premiums consultent au moins une marque de presse en print ou en digital (ordinateur, mobile ou tablette) ;
- 55 % des Premiums sont de gros lecteurs de presse ;
- Les lectures numériques représentent 56 % des lectures. Plus de la moitié d’entre elles (51 %) sont réalisées sur les mobiles et tablettes.
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Quel périmètre pour cette analyse ?
Les huit solutions les plus utilisées par les régies et les agences médias :
- Adledge
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- Alenty/Appnexus
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- Integral AdScience
- Meetrics
- Moat
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Françoise Dupont (CESP) : « Nous accompagnons l’ACPM depuis que la mesure passive a été mise en place sur ONE Premium » |
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Françoise Dupont, Directeur de projets au CESP, répond aux questions du Forum de l'Audience :
Comment le CESP accompagne-t-il l’ACPM et les instituts Kantar TNS et Ipsos Connect* sur l’étude ONE Premium ?
Nous accompagnons l’ACPM (auparavant Audipresse) depuis que la mesure passive a été mise en place sur l’étude ONE Premium, en septembre 2015. Le CESP a audité toutes les phases de la réalisation de l’étude, y compris le dispositif de la mesure passive, destiné à mesurer l’audience des sites et applis de presse.
Nous avons suivi les différentes étapes de ce dispositif, depuis la formation des enquêteurs sur le recrutement jusqu'à la production des résultats, en passant par la partie recueil des données avec l’installation d’un tag ou d'un SDK par les éditeurs sur chacune de leurs versions numériques.
Pour mesurer tous les types de lectures sur l’ensemble des terminaux, les participants multi-équipés, ayant accepté la mesure de leur consommation de presse numérique, devaient télécharger un cookie, pour les sites web ou une application pour les apps, sur chacun de leurs terminaux. Etes-vous satisfaits du résultat ?
Tous les individus n’ont pas installé le système sur l’ensemble de leurs terminaux. Sur leur tablette et encore plus sur leur smartphone, considéré comme un objet très personnel, ils ont moins joué le jeu ce qui fait que, sur ce point, le dispositif est un peu faible. Le CESP a donc recommandé de faire évoluer la méthodologie mise en œuvre pour la mesure passive afin d’améliorer le taux de multi-installation.
Le CESP précise aussi qu’il n’a pas audité la méthode d’injection des données manquantes. Quel est le calendrier prévu pour le faire ?
Tout d’abord, il faut rappeler que cette injection est rendue nécessaire du fait de données manquantes liées à la non installation du tag ou du SDK par l’éditeur dans certains cas, la non-participation d’une partie des interviewés, l’effacement des cookies, la présence d’un adblock sur le terminal ou encore l’acquisition d’un nouveau terminal.
Très complexe, ce travail sur la méthode d’injection des données manquantes n’a pu être finalisé mi-novembre pour la sortie de l’étude ; la totalité des validations demandées par le Comité Scientifique du CESP n’ayant pu être mises en œuvre dans les temps. Ce chaînon manquant devrait faire l’objet d’un apport spécifique début 2017.
La prochaine publication de ONE Premium, en juillet 2017, cumulera l’édition 2015- 2016 et la partie 2016-2017 qui est en cours, le travail actuel servant à faire évoluer ou améliorer, si nécessaire, la méthode utilisée par Ipsos.
* La mise en place et la méthodologie de l'étude principale (définition des publics de l'étude, plan de sondage, mesure de l'audience presse ...) ont été confiées à Kantar TNS. Ipsos Connect (qui s'est associé à à Weborama, partenaire technique en charge de la mesure des visites sur les sites et applications participant à la mesure) s’est vu confier la mise en place et la méthodologie de la mesure des lectures digitales.
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Points de repère
Le CESP a considéré que l’étude est satisfaisante sur les points suivants :
- La mise en place d’un dispositif single source combinant une enquête déclarative et un système de mesure passif auprès des mêmes individus ;
- La gestion du terrain par les deux instituts (Ipsos et TNS) qui permet d’obtenir une structure des deux échantillons (entreprise et domicile) conforme aux objectifs de quotas sur des critères détaillés ;
- L’amélioration de l’ergonomie du questionnaire Audience et la possibilité de remplir les deux questionnaire online (Audience et Médias Marché) sur tablette.
- Le système de relances multiples (emails et appels téléphoniques) ;
- L’étalement du terrain de l’étude sur 9 mois de l’année (au lieu de 5 en 2014).
- Le taux de retour du questionnaire Audience : 80 % pour l’échantillon Top Cadres et 86 % pour l’échantillon Top Revenus.
Lire l’audit (accès réservé aux adhérents) : http://www.cesp.org/fr/medias/presse/documentation_presse/audits_complets/audit_etude_premium_2015-2016
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Quel périmètre pour cette analyse ?
Les huit solutions les plus utilisées par les régies et les agences médias :
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Laure Debos : « Une avancée importante pour le media presse et pour la mesure d’audience en général »
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Laure Debos, Directrice Publicis Media Analytics & Insight, répond aux questions du Forum de l'Audience :
Vous avez suivi l’évolution de l’étude ONE Premium de l’ACPM vers la mesure passive, qu’en pensez-vous ?
C’est la première étude single source. Elle a été réalisée en s’adossant à des partenaires référents sur le marché (Ipsos, Weborama). C’est une évolution majeure et qui était très attendue car cela nous permet enfin d’avoir des données « réelles » d’audience digitale pour les marques de presse versus des données déclaratives précédemment, avec le risque d’approximation que cela comportait.
Quel est l’intérêt pour les agences médias d’avoir des résultats sur les marques de presse, print + digital, tous devices confondus ?
ONE Premium est la seule étude étudiant les cibles « haut de gamme » (cadres ou les hauts revenus) et très digitalisées, c’est une réelle étude attitudinale nous permettant de comprendre la consommation médias et le style de vie dans son ensemble de cibles très prisées de nombreux annonceurs luxe (horlogerie, automobile…).
Ainsi, les résultats print + digital, tous devices, permettent de mieux appréhender toutes les lectures et d’adapter les stratégies médias en conséquence. Depuis deux ans, Publicis Media est organisé avec un département Publishing, ce qui nous a permis d’offrir à nos marques des expériences presse sur le digital renouvelées et engageantes. S’appuyer sur des données récentes d’audience est un levier supplémentaire de croissance.
Plus généralement qu’apporte la mesure passive ?
Une mesure passive en général apporte plus de fiabilité et permet un meilleur suivi des consommations. C’est une avancée importante pour le média et pour la mesure d’audience en général. Et ce d’autant plus, dans un contexte où la question de la confiance est cruciale, et notamment la confiance envers les KPIs et mesures utilisés au quotidien en médiaplanning et en stratégie média.
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La mesure automatique individuelle portée n’est pas seulement une question de technologie
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Médiamétrie a réalisé un pilote utilisant sa technologie de mesure automatique individuelle portée, RateOnAir, sur une période de près d’un an, entre novembre 2015 et octobre 2016. Ce pilote a porté sur 1 100 panélistes franciliens qui se sont engagés à porter un meter petit, léger, capable de localiser les lieux d’écoute, et qui utilise la technologie de watermarking pour la reconnaissance des médias audiovisuels. Le pilote a permis de collecter l’audience de 38 stations de radio et de 80 chaînes de télévision.
Cette initiative a permis d’analyser le comportement des panélistes pendant une longue période et de déterminer l’apport de cette approche pour les programmes consommés en mobilité, et aussi sur les autres écrans que le téléviseur. C’est un enjeu d’importance pour les diffuseurs, par exemple dans le cadre d’évènements sportifs majeurs comme Le Tour de France, les Jeux Olympiques de Rio ou encore l’Euro 2016 qui ont eu lieu durant la période du pilote.
Au-delà des aspects technologiques de ce test, Médiamétrie a cherché à connaître les réactions et interrogations des panélistes à l’aide d’une étude quantitative online auprès de 257 panélistes et d’un focus group, réalisé en mai.
1er constat…
90% des panélistes sont satisfaits, sans expression de lassitude après ces quelques mois de participation et les principales instructions sont comprises et respectées.
2ème constat…
Un constat à nuancer s’agissant des plus jeunes : au-delà d’être plus difficiles à recruter, les 13 à 24 ans semblent moins bien jouer le jeu.
3ème constat…
Les peurs de notre société en matière de respect de la vie privée et de dangerosité des ondes pour la santé sont exprimées lors du focus group.
Suite à ces insights, Médiamétrie a expérimenté des actions spécifiques auprès des jeunes : sur-recrutement des jeunes panélistes de manière à anticiper un plus fort taux d’abandon, et mise en place d’outils de communication adaptés à cette cible, comme par exemple une vidéo de présentation des consignes panélistes spécialement dédiée aux jeunes et réalisée par le Youtuber Rudy, dit « Savant Singe ».
Afin de rassurer sur l’innocuité de l’audimètre sur la santé et sur le respect de la vie privée, Médiamétrie a mis en place une communication spécifique auprès de l’ensemble des panélistes clarifiant les caractéristiques du RateOnAir et ses engagements en matière de recueil et d’exploitation des données.
Cette démarche montre l’intérêt d’utiliser les protocoles classiques d’études quanti/quali afin de comprendre et d’améliorer la participation, élément crucial de tout système de mesure d’audience.
Enfin d’un point de vue utilisateur, un focus sur les comportements d’audience des matchs de l’Euro 2016 a permis d’illustrer l’apport de l’audimétrie portée pour la compréhension de la télévision regardée en mobilité. Ainsi, le pilote réalisé auprès de panélistes de 13 ans et plus résidant en Ile-de-France montre que l’audience réalisée hors du domicile (notamment dans les fan zones) représente 16% de l’audience moyenne des 51 matchs retransmis à la télévision.
Pour en savoir plus sur le pilote AIP de Médiamétrie en Ile de France, lire la présentation complète :
http://www.cesp.org/fr/actualites/asi_-_mediametrie_cesp_-_novembre_2016
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Points de repère
La technologie watermarking consiste à insérer dans l’émission ou le programme un tatouage, inaudible à l’oreille, qui contient l’identification de la station ou de la chaîne, ainsi qu’un horodateur (un repère contenant la date et l’heure exactes de dépôt du code de watermarking) ; les audimètres reconnaissant ces informations.
Ils enregistrent, en temps réel et la seconde près, les informations d’écoute, le moment de l’exposition, l’emplacement du panéliste, les mouvements, le niveau de batterie, etc.
L’analyse de ces informations permet ainsi, d’une part d’évaluer la bonne participation quotidienne ou non des panélistes, et d’autre part de produire les résultats d’audiences à proprement parler. |
Quel périmètre pour cette analyse ?
Les huit solutions les plus utilisées par les régies et les agences médias :
- Adledge
- Adloox
- Alenty/Appnexus
- comScore
- Google
- Integral AdScience
- Meetrics
- Moat
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Mesure passive : quand l’exemple vient du Canada
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Ricardo Gomez-Insausti, Vice-President, Research & Respondent Contact Centres et Lisa Eaton, Senior Vice-President, Member Engagement, Numeris, répondent aux questions du Forum de l'Audience :
Le Canada est très en avance sur la mesure passive de l’audience radio et télévision, pour quelles raisons, selon vous ?
R. G.-I. : La raison principale est historique : cela fait longtemps que l’on utilise des PPMs pour mesurer l’audience. Le Québec s’est engagé dans la voie du PPM pour la télévision, dès 2003 ; le reste du pays continuant à utiliser l’audimètre au sein du foyer jusqu’en 2009. Durant ces six années, la partie française a donc accumulé une expérience sur la télévision qui a été très importante pour que le reste du pays accepte cette démarche. En 2008, un appel d’offres a été lancé pour étendre le système à l’ensemble du pays. Cela correspondait au moment où la consommation de la télévision devenait de plus en plus individualisée et l’industrie a adopté le PPM.
Et pour la radio ?
R. G.-I. : La radio a adopté le PPM en 2008, un an avant sa généralisation à la télévision. On est alors passés du carnet d’écoute avec une mesure au quart d’heure à une mesure à la minute, l’ensemble des acteurs du marché accompagnant ce changement.
L. E. : L’autre raison du succès est économique : en utilisant un panel à la fois pour la mesure de la radio et de la télévision, le coût a baissé de l’ordre de 30 %. Cela a été une raison supplémentaire, pour les différents acteurs, de supporter le projet.
Comment a été accueillie cette innovation par l’ensemble des acteurs du marché ?
R. G.-I. : Autant pour la télévision, il y a eu un consensus, autant pour la radio, quelques résistances sont apparues, même si la grande majorité des stations y était favorable. Les résultats à la minute du PPM ont été convertis au quart d’heure afin de les comparer avec les chiffres issus des carnets d’écoute. Ils concordaient dans 95 % des cas, excepté sur le pic d’audience du matin où la différence était de 30 %.
L. E. : Le Radio Marketing Bureau (l’association professionnelle de la radio) a joué un rôle prépondérant pour éduquer et préparer le marché. Il a répondu aux réticences par un programme très important d’éducation des acteurs de l’industrie, cette phase ayant duré au moins deux ans.
Comment expliquer cette baisse importante ?
R. G.-I. : Dans les carnets d’écoute, les gens notent davantage leurs écoutes en fonction de leurs habitudes. Evidemment, la mesure PPM a révélé des différences sensibles par zone géographique. Au Canada, il y a, par exemple, deux marchés où les gens sont extrêmement attachés aux programmes TV du matin car ceux-ci donnent des informations météo et trafic, quasi en temps réel. C’est sur ces marchés que la différence de mesure était la plus significative.
L. E. : Une phase très importante a été d’expliquer que ce qui est consigné sur les carnets d’écoute, c’est ce dont on se souvient, ce qui favorise l’habitude, alors que le PPM enregistre le comportement réel à la minute près. Les radios dont les revenus viennent essentiellement de l’audience du matin étaient très sensibles à ce problème.
R. G.-I. : Heureusement, les données accumulées pendant six années sur le Québec ont permis de légitimer nos explications.
Six ou sept ans après, les investissements publicitaires ont-ils été impactés par le changement d’outil de mesure ?
R. G.-I.: Sur les marchés équipés l’investissement n’a pas diminué, il a même augmenté graduellement. Pour autant il n’est pas possible d’établir un lien direct entre les deux.
L. E. : On observe toutefois que la croissance des investissements publicitaires est générée par les principaux marchés, là où justement le PPM a été mis en place. Nous avons également repéré des phénomènes d’audience mixte qui n’étaient pas mesurés avant l’utilisation du PPM comme, par exemple, des jeunes parents qui regardent des émissions enfantines avec leurs enfants, ou des femmes qui suivent une émission sur le sport avec leur compagnon. Cette observation a permis d'allouer les investissements publicitaires de façon différente.
Quelles sont les règles de participation au panel ?
R. G.-I.: Nous n’acceptons des foyers dans le panel que si l’ensemble des membres du foyer acceptent de porter un PPM. Cela nous permet, en croisant les données des différents membres de la famille, de vraiment comprendre les comportements individuels et familiaux.
Cependant, afin d’adapter nos relances, nous interrogeons précisément les membres du foyer sur leur style de vie - un enfant va à la piscine tel jour de la semaine à telle heure, donc il ne portera pas son pager. Chaque personne s’engage à porter le pager pour un minimum d’heures, excepté pour les enfants âgés de 2 à 11 ans.
Globalement, la participation est de 80 % les jours de semaine et de 70 % pour les week-ends, ce qui donne une moyenne hebdomadaire de conformité aux instructions de 77 %.
Un message à délivrer pour la mesure passive en France ?
R. G.-I. : La mesure électronique est extrêmement utile pour les agences et les annonceurs. Certes, certaines stations ont été réticentes car elles avaient peur de différences de résultats, mais la vérité est que les investissements n’ont pas diminué.
L. E. : Les stations ont beaucoup plus de données à leur disposition pour affiner leur stratégie et faire, plus rapidement, les changements de programmes nécessaires.
R. G.-I. : Enfin, il faut prévoir une phase d’éducation vis-à-vis des agences car contrairement à ce qui se fait pour la télévision, elles ne sont pas habituées à recevoir des données quotidiennes.
L. E. : On n’insistera jamais assez sur l’importance de l’éducation des différents acteurs. |
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Mesure Passive : le credo de Bruno Schmutz (Ipsos Connect)
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Bruno Schmutz, Directeur Général adjoint d’Ipsos Connect, répond aux questions du Forum de l'Audience :
La mesure passive de l’audience Radio est un peu un serpent de mer, on en parle depuis longtemps, qu’en est-il chez Ipsos ?
La mesure passive de l’audience Radio présente selon nous un grand nombre d’atouts : sa fiabilité, sa précision, sa vitesse de collecte et de restitution. Cela explique son adoption dans une dizaine de grands marchés, dont les Etats-Unis, l’Australie, plusieurs pays scandinaves...
Surtout, elle est mieux adaptée à l’évolution actuelle des usages. En effet, la digitalisation des médias accroît massivement leur disponibilité puisqu’elle entraîne une démultiplication des contenus, des lieux, des supports, des formats et donc des occasions d’écoute. Il devient très difficile à un individu de se remémorer toutes ses sessions d’écoute.
Heureusement, le digital apporte en même temps la solution au problème qu’il pose. Certes, il produit une fragmentation des usages, mais il crée aussi les conditions technologiques de nouvelles mesures capables de tous les capter.
Evidemment, passer d’une mesure déclarative traditionnelle à une mesure automatique peut entraîner une rupture des séries autrement dit une modification de certains indicateurs. D’où la nécessité de piloter ce genre de transition.
Quelle est votre stratégie ?
Ipsos s’est engagé très tôt, dès le début des années 2000, dans l’expérimentation de la mesure passive. Cette technologie demande des investissements lourds et des phases de pilotage longues et approfondies, que nous avons principalement menées au Royaume-Uni et en Italie. Nous venons récemment de gagner un pilote aux Pays-Bas et poursuivons le déploiement de la technologie partout où sont lancés des appels d’offres.
Ces dernières années, quelles ont été les évolutions majeures de MediaCell ?
La technologie a récemment connu deux principaux prolongements : une extension à la mesure d’audience de tous les médias sonores (télévision, vidéo en ligne…) et un élargissement au-delà de la seule mesure d’audience, en combinant cette méthode passive à un recueil déclaratif de la satisfaction (Avez-vous apprécié le programme ?…) ou de l’efficacité publicitaire (Vous-souvenez-vous de la publicité ?).
D’un côté, la data automatique pour la mesure des comportements. De l’autre, l’enquête déclarative pour la mesure de l’opinion, du souvenir, des intentions…
Verra-t-on un jour MediaCell mesurer la radio en France ?
La réponse à cette question n’appartient pas à Ipsos, mais aux radios et plus largement au marché publicitaire. Médiamétrie a consulté Ipsos en 2011 pour opérer une validation technique de MediaCell, assez proche de celle que nous avions déjà réalisée au Royaume-Uni quelques années plus tôt. Nous avons accepté de participer à ces tests et, comme au Royaume-Uni, les résultats étaient très concluants.
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BREVES |
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3 nouveaux administrateurs au CESP : Marianne Siproudhis (France Télévisions Publicité), Isabelle Lechanteur (Google) et Laurent Bliaut (TF1 Publicité).
Une demande officielle d’audit des métriques fournies au marché français a été adressée à Facebook France, suite au dernier collège internet qui s’est tenu au CESP le 22 novembre dernier. Plusieurs contacts ont eu lieu depuis entre Facebook et le CESP pour envisager les modalités pratiques de cet audit. A suivre !
Publication d’un focus sur le panel Internet Mobile (PIM) de Médiamétrie prévue mi-décembre, dans la foulée de la réunion de concertation avec Médiamétrie qui aura lieu le 13 décembre.
Un nouveau contrat russe pour le CESP, qui a été chargé par Vziom d’un audit interne sur l’outil de mesure d’audience de la télévision, avant d’envisager un nouveau plan d’investissement. Rappelons que TNS Russia est en train de vendre 80% de son capital à la société d’études pour répondre aux exigences de la nouvelle législation russe (80 % des fonds des médias et de la mesure d’audience TV doivent désormais être détenus par des entreprises russes).
Audit du CESP en Arabie Saoudite qui accompagne le lancement de la mesure d’audience depuis trois ans. L’audit est en cours et sera communiqué au marché saoudien début 2017.
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AGENDA |
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9 décembre : Collège presse
13 décembre : Collège radio, avec une intervention du CEO de Mediapulse sur l’expérience de mesure passive suisse.
17 janvier : Collège internet
Matinée études IREP/CESP le 22 juin. Bloquez d’ores et déjà la date sur votre agenda !
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